On
sait peu de choses de l'histoire ancienne du Burkina
Faso. Une civilisation néolithique y a
produit des pierres taillées, des motifs
gravés et de la poterie au Ier millénaire
av. J.-C. Ensuite apparut l'agriculture avec des
défrichements de la forêt primaire.
Une vague de cavaliers vint alors greffer une
aristocratie militaire sur cette structure. Détenteurs
du pouvoir politique, ces cavaliers passèrent
des accords avec les autochtones qui restèrent
propriétaires du sol. Cette organisation
apparaît encore sous forme de chefs de cantons
et chefs de la terre.
Illustration à droite : gravure
de la fin du XIXème siècle représentant
des guerriers mossi venant de capturer des esclaves.
L'empire du Ghana est le premier a dominer la
région. Plusieurs vagues d'immigration
amènent les Mossi du XIe au XIVe siècle.
Leur intégration aux populations locales
donna naissance à quatre royaumes dont
le plus septentrional et le plus important, le
Yatenga eut des rapports conflictuels avec son
puissant voisin du Soudan Occidental, L'empire
du Mali, allant jusqu'à conquérir
Tombouctou en 1329. Doté d'une administration
centralisée et d'une défense efficace,
le Yatenga résista à l'islamisation
que tentait de lui imposer l'empire des Songhaï.
D'autres
invasions brassèrent la population de l'actuel
Burkina : Gourmantché, Bwa, Sénoufos,
Gan, Bambaras puis, dans le nord, Touareg, Peuls,
Songhaïs et Djerma, Malinké.
D'autres vagues d'immigration au XIXe siècle
s'accompagnent d'islamisation. C'est le cas des
Peuls qui contrôlent l'est de la Volta dès
1810. Le Mogoo Naaba de Ouagadougou est sous une
pression constante.
Période coloniale [modifier]
Des
premières colonies à la création
d'une colonie autonome [modifier]
En 1888, une première expédition
française atteint le territoire de l'actuel
Burkina Faso, menée par le capitaine Binger
; à Ouagadougou, ce dernier est reçu
par le Mogho Naaba. Deux ans plus tard, le docteur
Crozat traverse à son tour la région,
s'arrêtant à Bobo-Dioulasso, où
la princesse Guimbi-Ouattara le reçoit,
puis à Ouagadougou, où il est lui
aussi reçu par le Mogho Naaba. Le climat
entre Occidentaux et indigènes se tend
en 1891, avec l'expédition du capitaine
Monteil, chargée de reconnaître la
ligne Say - Barroua fixée par la déclaration
franco-britannique du 5 août 1890 : il visite
Ségou, Sikasso, mais à Ouagadougou,
le Mogho Naaba refuse de le recevoir. D'autres
missions suivent, notamment celles de Ménard
et Beaulot en 1891-1892. En 1894, les troupes
françaises entrent à Ouagadougou.
Après l'occupation de Ouagadougou le 23
décembre 1896, le Mogho Naaba accepte le
protectorat des Français, qui sont engagés
dans une course aux colonies avec les Britanniques.
Les autres royaumes mossi lui emboîtent
le pas. Tandis que se constitue l'Afrique occidentale
française jusqu'en 1919, les territoires
mossi sont rattachés à une entité
dénommée Haut-Sénégal-Niger.
Durant la Première Guerre mondiale, malgré
une résistance à la conscription
dans le Bwamu et le pays Marka, ce sont les Mossi
qui fournissent l'essentiel du contingent des
Tirailleurs sénégalais.
La Haute-Volta de 1919 à 1958
C'est en 1919 qu'est constituée la colonie
de Haute-Volta dans le territoire de l'actuel
Burkina ; elle comprend sept cercles : Gaoua,
Bobo-Dioulasso, Dédougou, Ouagadougou (chef-lieu),
Dori, Say et Fada N'Gouma. Cependant, plusieurs
éléments rendent l'autonomie de
la Haute-Volta problématique : d'une part,
les colonies voisines convoitent ce réservoir
de main d'œuvre, et la colonie manque d'un
accès à la mer ; d'autre part, l'administration
coloniale doit restreindre ses frais de fonctionnement.
C'est pourquoi, en septembre 1932, la Haute-Volta
est dépecée au profit du Soudan
français (actuel Mali), de la Côte
d'Ivoire et du Niger, en dépit des protestations
du Mogho Naaba. Cependant, après les services
rendus pendant la Seconde Guerre mondiale, la
Haute Volta fut reconstituée en 1947 ;
le Mogho Naaba Kom, plus important chef traditionnel
Burkinabè, entreprend de nombreuses démarches
pour obtenir cette mesure, écrivant notamment
au président de la République Vincent
Auriol.
La création de nouvelles infrastructures
politiques contribuent à associer les autochtones
à la gestion du territoire. Les premiers
conseils municipaux sont élus, ainsi qu'une
Assemblée territoriale ; des représentants
sont envoyés auprès du Parlement
métropolitain (à l'Assemblée
nationale: Gérard Ouedraogo, Joseph Conombo,
Nazi Boni, Henri Guissou, Mamadou Ouedraogo),
de l'Assemblée de l'Union française
et du Grand Conseil de l'AOF. Le 31 mars 1957,
la nouvelle Assemblée territoriale est
élue au suffrage universel, et désigne
un gouvernement de douze membres. Ouezzin Coulibaly,
député de Côte d'Ivoire mais
originaire de Haute-Volta, est élu vice-président,
puis président de ce gouvernement, mais
meurt le 7 septembre 1958. Maurice Yaméogo,
soutenu par Félix Houphouët-Boigny[1]
et l'UDV (Union démocratique voltaïque)
lui succède. Le 17 octobre, le Mogho-Naaba
fait rassembler plusieurs centaines de personnes
devant le palais de l'Assemblée territoriale,
en vue d'établir une monarchie constitutionnelle,
sans succès.
La voie vers l'indépendance
La Communauté française, proposée
par référendum le 28 septembre 1958,
est acceptée par 99,5 % des votants, et
75 % des inscrits. Le 11 décembre de la
même année, la République
voltaïque est proclamée, et adhère
aussitôt à la Communauté.
En 1959, la République devient autonome,
et se retire dès le moi de mars du projet
de Fédération du Mali qui réunissait
la Haute-Volta, le Soudan français, le
Dahomey et le Sénégal. L'Assemblée
territoriale de 1957 devient Assemblée
constituante et élabore une Constitution,
adoptée par référendum le
15 mars 1958 - on observe cependant à cette
occasion des divergences géographiques
: les électeurs de l'Est du pays approuvent
majoritairement le projet, tandis que ceux de
l'Ouest, plus intéressés par le
projet de fédération, sont plus
nombreux à voter « non »[2].
Aux élections législatives du 19
avril 1959, le Rassemblement démocratique
africain (RDA) arrive très largement en
tête avec 70 % des suffrages, et occupe
65 des 75 sièges de l'Assemblée
puis 71 à la suite de désistements
: le PRA, très minoritaire, disparait peu
après. Le sénateur Koné Begnon
est élu président de l'Assemblée,
et Maurice Yaméogo, qui avait succédé
à Ouezzin Coulibaly à la tête
du gouvernement, devient président du Conseil
des ministres. Après une période
de relative instabilité, l'autorité
de l'État est peu à peu rétablie.
Yaméogo renforce son autorité en
étant élu à la tête
du Rassemblement démocratique africain
le 30 décembre 1959 ; le 4 juin 1960, la
Haute-Volta demande et obtient l'indépendance.
De l'indépendance à nos jours [modifier]
Après
avoir tenté d'imposer l'Union démocratique
voltaïque (UDV) en tant que parti unique,
le premier président Maurice Yaméogo
est contraint de démissionner le 3 janvier
1966 à la suite de soulèvements
populaires provoqués par sa politique d'austérité
(diminution des salaires des fonctionnaires, augmentation
des impôts...) alors qu'il avait été
réélu à la présidence
l'année précédente avec 99%
des suffrages.
Illustration à gauche : le premier
président du Faso, Maurice Yaméogo,
sur un timbre.
De 1966 à 1980 : Lamizana au pouvoir [modifier]
Au nom de l'armée, le lieutenant-colonel
Aboubacar Sangoulé Lamizana prend le pouvoir
; il renverse la Première République,
instaure un régime militaire autoritaire
et supprime les partis politiques. Le 12 février
1969, il nationalise les écoles privées
catholiques. Le régime s'assouplit peu
à peu, et le 20 novembre de la même
année, les partis politiques sont à
nouveau autorisés. Le 14 juin 1970, le
chef de l'État fait approuver par référendum
une nouvelle Constitution ; c'est le début
de la Deuxième République. Ce texte
attribue la présidence de la République
au militaire le plus ancien dans le grade le plus
élevé, et accorde au moins un tiers
des portefeuilles ministériels à
l'armée.
Des élection législatives ont lieu
le 20 décembre 1970. La démocratisation
est cependant de courte durée, puisque
le 8 février 1974, Lamizana opère
à nouveau un coup de force, suspend la
constitution, dissout l'Assemblée nationale,
mettant ainsi fin à l'éphémère
Deuxième République. La rivalité
entre Gérard Ouédraogo, le premier
ministre, et Joseph Ouédraogo, président
de l'Assemblée nationale, avait dans les
mois précédents conduit à
une paralysie des institutions. L'armée
reprend le pouvoir. Fin 1974, un conflit frontalier
oppose la Haute-Volta au Mali, ne se traduisant
cependant que par quelques escarmouches frontalières.
Le 27 novembre 1977, une nouvelle Constitution
est approuvée par référendum,
donnant naissance à la Troisième
République. Aux élections législatives
de 1978, sept partis sont en présence,
mais seuls les trois partis arrivés en
tête sont autorisés à poursuivre
leurs activités. Vainqueur de l'élection
présidentielle en mai 1978, Lamizana est
confronté à un mouvement de grève
générale en 1980, organisé
par la Confédération des syndicats
voltaïques. Le 25 novembre 1980, il est renversé
par le colonel Saye Zerbo, qui est à la
tête du Comité militaire de redressement
pour le progrès national (CMRPN).
De 1980 à 1983 : Saye Zerbo et le CMRPN,
Jean-Baptiste Ouédraogo et le CSP [modifier]
Cependant, deux ans plus tard, le 7 novembre 1982,
celui-ci est à son tour renversé,
et doit céder le pouvoir au Conseil provisoire
de salut du peuple (CPSP) du commandant Jean-Baptiste
Ouédraogo. Ce dernier choisit pour Premier
ministre Thomas Sankara, qui ne reste au pouvoir
que jusqu'au 17 mai 1983, moment où il
est arrêté et emprisonné.
De
1983 à 1987 : Thomas Sankara, le CNR et
la Révolution [modifier]
Suite aux événements du 17 mai,
le 4 août 1983, une partie de l'armée
se soulève, conduite par le commandant
Jean-Baptiste Boukary Lingani et les capitaines
Blaise Compaoré, Thomas Sankara et Henri
Zongo. Le CSP est renversé, puis remplacé
par le Conseil national de la Révolution
(CNR).
L'année suivante, le 4 août, à
l'occasion du premier anniversaire de la révolution,
le pays est rebaptisé Burkina Faso (Pays
des hommes intègres), un nouvel hymne national,
une nouvelle devise (« La patrie ou la mort,
nous vaincrons ») et un nouveau drapeau
sont choisis ; on procède également
à un nouveau découpage territorial,
qui donne naissance à vingt-cinq provinces
et 121 départements.
Guerre avec le Mali [modifier]
Article détaillé : Guerre de la
Bande d'Agacher.
Pendant la période révolutionnaire,
le Burkina Faso fut impliqué dans la guerre
de la Bande d'Agacher entre le 14 et le 30 décembre
1985. L'épisode marquant de cette guerre
fut le bombardement du marché de Ouahigouya
par les forces aériennes maliennes, qui
causa de nombreuses victimes civiles. Le résultat
de cette guerre, qui causa des pertes à
l'armée Burkinabè supérieures
à celles de l'armée malienne fut
une partition du territoire par un arrêt
de la Cour internationale de justice du 22 décembre
1986.
De 1987 à nos jours : Blaise Compaoré
[modifier]
Pionniers de la RévolutionAu bout de 4
ans de régime révolutionnaire, le
président Sankara est renversé à
son tour par Blaise Compaoré, le 15 octobre
1987. Thomas Sankara est assassiné lors
de ce coup d'état, au cours d'une réunion
du Conseil de l'Entente. Une des premières
mesures que prend Blaise Compaoré est la
dissolution du Conseil national de la Révolution
qu'avait créé Sankara ; il crée
un nouveau parti, le Front populaire (FP).
Depuis le coup d'état ayant mené
à la mort de Thomas Sankara, Blaise Compaoré
est au pouvoir.
Blaise Compaoré est au pouvoir depuis
1987. Le multipartisme a été instauré
en 1991 ; en 1992, une grande partie des entreprises
d'État ont été privatisées.
Blaise Compaoré a été élu
pour la premère fois en 1991, et réelu
en 1998 et 2005. Entre temps, à l'automne
2003, un coup d'État lancé par plusieurs
généraux opposés à
Compaoré a échoué. Une polémique
a accompagné la dernière candidature
présidentielle de ce dernier : la Constitution
Burkinabè ne prévoit pas en effet
que le président puisse se représenter
à l'issue de deux mandats. Cependant, la
disposition visant à interdire la possibilité
d'un troisième mandat ayant été
adoptée au cours du deuxième mandat
de Compaoré, le Conseil constitutionnel
a estimé que la candidature de celui-ci
à l'élection de 2005 était
bien valide.
Vos contributions et commentaires sur le contenu de cette page |
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2 votes

brovo, bravo et qui sont Daniel OUEZIN COULIBALY, et NAZI BONI, de simple Voltaiques? |
-1 votes

Je m'adresse plus particulierement a nos autorite faite cnaitre notre histoire a nos eleves au lieu de d'autre continent ou d'autre pays et essaiyer de decortiquer nos ethnie et les vallant brave telque Begnon Kone;Ouizzin Coulibaly,Nazi Boni,J'aimerai aussi connaitre l'Histoire des Karaboro |
-2 votes

les burkinabès savent t'ils que l'ethnie mossi existe au senegal ....moi je suis mossi de diabougou-mossi du senegal ..c'est certainement apres l eclatement du ghana ce groupe de mossi qui sont nos ancetres sont venus installès dans cette partie du senegal....vous pouvez le vrifier avec google. |
3 votes

Serait il possible de publier quelque chose sur la révolte Bwa et assimilé surtout en cette annéé du 50 tenaire. Peux t-on établir un lien historique avec cette révolte et l'accès à l'indépendance du Burkina faso ? aussi dans quelles circonstances exactes sont mort OUEZIN Coulibaly et NAZI Boni Merci |

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